Le médaillé de bronze du saut en longueur des championnats d’Europe de Munich sera la tête d’affiche du concours de longueur lors du meeting national indoor de Lyon (MNIL). Il veut y débuter sa saison en salle de la plus belle des manières. 

Médaillé de bronze aux championnats d’Europe de Munich, largement leader du bilan français en 2022 et onzième meilleur performeur français de tous les temps (8m17), Jules Pommery sera attendu au MNIL pour son premier vrai concours de longueur depuis quatre mois. Cela ne lui fait pas peur, au contraire. Il se fixe des objectifs élevés pour la saison à venir et est conforté par une forme très satisfaisante à l’entraînement. Entretien.

Vous n’avez plus sauté en compétition depuis le 10 septembre, à Pescara. Le meeting de Lyon sera-t-il l’ouverture de votre saison ? 

Ce sera l’ouverture officielle de ma saison, oui. Avant je pars en stage à La Réunion, du 9 au 18 décembre et j’y ferai le meeting de La Réunion, le 17 décembre, en guise d’évaluation du stage.

Quel sera le programme pour la suite de votre saison hivernale ? 

J’ai prévu un calendrier, c’est le calendrier idéal. Je vais aller à Torun (8 février, Pologne) et Liévin (12 février). Ensuite il y aura les championnats de France (18 et 19 février à Aubière), Madrid le 22 février et les championnats d’Europe (du 2 au 5 mars à Istanbul).  Lyon lance une belle saison normalement !

Votre médaille de bronze lors des championnats d’Europe de Munich change-t-elle quelque chose dans la programmation de votre saison ? 

Bien sûr que ça change ma programmation. Ça va me permettre de rentrer dans des meetings où ça aurait été plus compliqué avant. Il y a des meetings au label gold dans lesquels je pourrais rentrer sans trop de difficultés. Ça me permet aussi de me conforter dans le ranking. Les championnats d’Europe en extérieur vont m’aider pour les championnats d’Europe en salle. 

Concernant les objectifs que vous vous fixez, cette médaille donne confiance et permet de viser plus haut ? 

Oui, j’ai fait deux sauts à plus de huit mètres la saison dernière. Là je sens qu’à l’entraînement je suis en avance par rapport à l’an dernier. Ça me donne confiance et ça donne de la valeur à l’entraînement qu’on a fait (il est entraîné par Robert Emmiyan, recordman d’Europe du saut en longueur). C’est-à-dire que je ne me dis pas “je me suis entraîné pour rien.” Ça porte ses fruits donc ça me donne confiance et je me dis que je peux sauter plus loin. 

Quels sont vos objectifs de l’hiver 2023 ?

C’est de faire huit mètres facilement déjà. Il faut que ça devienne ma base pour que je puisse espérer faire des sauts à huit mètres 15-20 ou 30. Après les objectifs de classement, c’est évidemment premier aux championnats de France et sur la boite aux Europe comme cet été. Ce serait cool !

Comment se passe la préparation ? Avez-vous bien récupéré de la saison estivale ? 

J’ai fait une petite pause, une semaine-dix jours, mais on a repris tranquillement, ce qui m’a permis de pas trop perdre depuis la saison estivale. J’ai bien capitalisé sur mon état de forme. Là on est encore dans la phase où c’est des entraînements lourds. C’est de la caisse, beaucoup de bondissements etc. On n’est pas trop dans du spécifique encore. On ne va pas tarder à rentrer dedans. Ça va être une montée en puissance. Je suis en forme, il n’y a pas de blessures ni même de petites alertes. Il faut que je continue dans cette voie-là. 

L’an dernier vous avez gagné le concours du MNIL avec un saut à 7 mètres 97. Quel souvenir en gardez-vous ? 

C’était un super meeting, j’ai adoré la piste. J’avais reculé d’un mètre par rapport à mes marques habituelles parce qu’elle renvoyait énormément. Mais j’ai adoré, il y avait une bonne ambiance. Franchement c’est un bon meeting de reprise. J’espère gagner encore. 

Êtes-vous un peu superstitieux ? Quand il y a des salles ou stade qui vous réussissent bien, avez-vous envie d’y retourner ? 

Ce n’est pas de la superstition, mais oui quand on est bien accueilli on se dit qu’on peut y retourner sans problème. Je pense que l’organisation sera au moins aussi bonne que l’an dernier. Maintenant c’est à moi de faire le travail. 

Qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir cette année ?

Déjà le fait que ce soit en France, c’est sympa, c’est proche. Et puis parce que l’organisation était bonne, on était bien accueilli, on a bien mangé. Le déroulé du concours était bon, il n’y a pas eu d’erreur de mesure ou de trop long temps d’attente. C’est un meeting simple comme on les aime. C’est à taille humaine mais c’est bien organisé. 

Vous espérez sauter 8 mètres dès ce premier concours, à Lyon ? 

En ce moment on est encore sur des sauts à dix foulées, ça fait 30-35 mètres d’élan contre 53 normalement. Avec ça je suis autour de sept mètres 75-80-85. Tout en sachant qu’on est à un entraînement par jour. Je me sens hyper en forme donc évidemment que l’objectif sera de sauter à huit mètres, au moins. C’est ambitieux mais je m’en sens capable. 

Propos recueillis par Martin Lhote

Photos : FFA/KMSP – Stéphane Kempinaire